11 mai 2020
11 Mai 2020, la journée « officielle » du dé-confinement.
Le premier jour du dé-confinement a été « inauguré » avec le changement du temps. La pluie et le froid ne m’encouragent pas. Après deux mois du confinement en France, aujourd’hui, on nous permet de sortir sans remplir une attestation sauf en cas de déplacement au travail (attestation de l’employeur) aux heures de pointe ou de déplacement à 100km. Par contre, le respect des règles sanitaires est tout à fait obligatoire (porter un masque) voire en transport en commun pour toute personne à partir de 11 ans, sinon ils sont obligés de payer une amende de 135 euros. De cette façon, le gouvernement français met tous ses efforts pour éviter la propagation du virus. Cependant, il ne faut pas oublier que le coronavirus n’est pas encore « maîtrisé », donc même avec le dé-confinement et la possibilité de la circulation, il faut être plus attentifs maintenant que pendant la période du confinement.

La région Île-de-France reste en effet une zone « rouge », une zone de circulation active du virus. Les cas positifs au virus s’entassent chaque jour et cela, personnellement, ne me donne pas d’espoir pour l’amélioration de la situation et m’inquiète de plus en plus. Le titre de mon épisode « Dé-confinement : une solution ou une “absurdité”? n’était pas par hasard. Avant le dé-confinement, j’avais un mauvais pré-sentiment que tout ne serai pas comme prévu. Comment peut-on avoir une distanciation sociale en transport en commun quand l’accumulation du monde ne le permet pas? C’est impossible. La preuve est une vidéo prise dans le métro le 11 Mai 2020 qui révèle-montre un « chaos »; la ligne 13 du métro parisien reste bondée, vu que la plupart des travailleurs ne peuvent faire autrement que de prendre le métro pour se rendre à leur travail. C’est la ligne de « l’enfer », comme plein de gens la caractérisent. De quelle distanciation parle-t-on alors ? Comment peut-on avoir une distance d’un mètre entre nous? Je sens qu’on se moque de nous. Je ne trouve pas d’explication.
À cause de cette situation, beaucoup de personnes arrivent au travail en retard. Il y a des fois où ils choisissent d’autres moyens de déplacement, comme Uber ou à pied. Ils sont totalement indignés.
« Plus d’une fois, j’ai dû prendre un Uber pour aller au travail à cause de problèmes sur la ligne. Et plus d’une fois, je suis rentrée à pied aussi. La ligne est saturée en permanence », « Dès 8h, le matin, il y a vraiment beaucoup, beaucoup de monde, Parfois il y a des clochards et tout le monde descend s’entasser dans un autre wagon. Il y a des poussettes qui prennent beaucoup de place. C’est un peu la galère ». Ces exemples ou témoignages sont révélateurs de la situation incontrôlable sur la ligne 13.
N’oublions pas que cette ligne du métro arrive à la région de Saint-Denis qui est la zone la plus touchée par le coronavirus parmi les autres départements parisiens. Pendant le confinement, dans le département de Seine-Saint-Denis, le nombre de décès liés au coronavirus a augmenté de 63% surtout pendant le mois de mars. L’une des explications se base sur le fait que Saint-Denis est considéré comme l’un des départements le plus pauvre et dit « sensible ». Ça me rappelle ma conversation avec un interlocuteur, il y a une semaine, qui habite au foyer Romain Rolland de Saint-Denis. La pandémie a touché également le foyer où, comme on avait remarqué dans un des épisodes précédents, la situation est dramatique. Lors de ces conditions difficiles, pour quelle raison est prise la décision de réouverture de cette ligne ? S’agit-il d’une mesure de notre protection sanitaire ou de la propagation du virus ? À mon avis, la deuxième.
En ce qui concerne la Maison des réfugiés, après mon contact avec une collègue, la structure reste encore fermée au public, sauf seulement quelques cours de français et des permanences mais limités à cinq personnes maximum. Prenant en considération que tout rassemblement de plus de dix personnes, qu’il soit à caractère public ou privé est interdit, j’ai mes doutes pour la réouverture de la maison pour le mois de mai. Cependant, la maison des réfugiés reste toujours active sur la page Facebook en « fêtant » récemment le dé-confinement avec l’ouverture de son site Internet qui nous permet de découvrir des actions transculturelles (apprentissage du français à distance, distribution alimentaire à Paris) et de partager nos événements (Test cuisine, photographie).
Mon stage à la maison des réfugiés est, en quelque sorte, « en pause ». Pourtant, j’essaie d’avancer mon mémoire chaque jour en espérant que la structure va de nouveau ouvrir prochainement et de cette façon, je vais arriver à réaliser des entretiens (avec les travailleurs de la Maison des réfugiés et les réfugiés) et continuer à faire mes observations. Ensuite, je prends souvent contact avec mon directeur de mémoire qui me rassure, en me donnant la possibilité de rendre mon mémoire en septembre au cas où je n’aurai pas assez de temps. J’avoue que cela semble plus qu’encourageant. Je dirais plutôt déstressant.
Malgré le dé-confinement, je sens que je suis encore en confinement. Est-ce que l’habitude du confinement de deux mois ou la peur d’infection du coronavirus? Même de-confinée, j’évite de prendre le bus pour arriver à la Mairie d’Issy, donc je préfère marcher. La semaine dernière, quand j’ai pris une fois le bus pour rentrer à la maison, avec tant de gens autour de moi, même en portant le masque, je n’étais pas à l’aise…j’ai senti la peur me submerger et cela m’a fait descendre à l’arrêt précédent que celui auquel je m’arrête d’habitude. En général, j’évite de sortir sauf pour faire mes courses ou des règlements divers. Autrement dit, je n’ai pas confiance dans le dé-confinement et envers ses nouvelles mesures, puisque le coronavirus n’est pas encore « exterminé ».
Sauf la rédaction de mon mémoire, je développe ma passion pour la cuisine et la pâtisserie en découvrant de nouvelles recettes. Et là je me pose la question suivante : est-ce que le dé-confinement peut être « une recette » efficace ou pas ?