Épisode n°7 : « Le défi d’un voyage », Ntaiana Papadaki-Pieridou, Athènes

09-07-2020

Le 7ème épisode est écrit après une période difficile de ma vie, où l’inspiration était absente ainsi que le morale. J’ai décidé d’écrire cet épisode pour vous exprimer comment je vis le dé-confinement en lien avec mon retour en Grèce.

Le mois de juillet est arrivé et le dé-confinement est toujours en cours. Une situation qui semble « normale », qui à mes yeux reste confus et pas vraiment stable. Les Parisiens, avec l’ouverture des bars-restaurants etc., essaient de redonner la lumière à leur ville, une lumière qui permettra de lui rendre sa vitalité. Pourtant, les règles sanitaires (le port  du masque, la prise de distance dès 1 mètre) ne sont pas appliquées comme il faut. Pour citer un exemple : c’est quand  j’aperçois des gens assis côte à côte aux restaurants ou à des rassemblements de plus de dix personnes à de différents événements festifs. Cela me fait poser plein de questions autour du mystère du dé-confinement et du coronavirus. Sachant que le vaccin du virus n’est pas encore mis à disposition, j’ai l’impression que les gens (ré) agissent de telle façon que le problème soit résolu. Mais non, le virus est là, autour de nous, il circule.   

Mon retour en Grèce, mon pays d’origine, n’était pas prévu pour le début juillet mais les circonstances ont permis mon départ. J’écris cet épisode au moment où je suis en avion. Mes sentiments sont confus. Comme une enfant perdue dans la rue qui ne sait pas où aller. D’un côté, je rentre où ma famille et mes proches m’attendent. D’autre côté, je laisse (pour l’instant) Paris et tous les souvenirs qui le suivent. Des rires avec des amis aux quartiers parisiens, des moments festifs à la Maison des réfugiés (lieu de mon stage), des balades urbaines avec les immigrés pendant ma participation au programme de « migrantour ». Mais surtout la personne qui est toujours là pour moi et qui, malgré les obstacles familiales, a accepté de venir en Grèce pour qu’on puisse construire notre vie. Cette personne m’a appris que l’amour n’a pas de frontière ni de limite.

Assise à coté du hublot de l’avion, Paris devient déjà une nostalgie, qui me touche beaucoup. En même temps, le fait que les voyageurs sont assis les uns à coté des autres m’inquiète à tel point que je me demande pour quelle raison le mesure de distance existe. Je sens que ca sert à rien. J’avoue que c’est plus qu’inquiétant, c’est quelque chose d’incroyable. Une absurdité totale, si on réfléchit que le virus est présent. Cependant, ce qui me semble plus étonnant est la réaction des gens. Je me rends compte que pour eux tout est normal, mais pas pour ma part. Comme je l’ai précisé, la distance de sécurité entre les personnes en avion est inexistante. Dans ma pensée, cette mesure est négligée.

Pendant le voyage, il y a eu des moments où je ne savais pas quoi réfléchir. Lorsque j’écrivais cet épisode, mon téléphone a été éteint et cela m’a empêché de continuer l’écriture, car je n’avais  aucune feuille pour écrire dans ce moment-là. Après, mes yeux sont restés pour quelques instants à l’extérieur, où le ciel et les nuages étaient seulement présents. Pour moi, ce voyage risquait quand même ma santé en sachant l’absence de la distance et le danger du virus. Au final, je me disais si le fait de rester à Paris m’apporterait plus de sécurité que de rentrer en Grèce.  Inconsciemment, je me suis endormie vu que le voyage était long.

Portant le masque tout le temps dans l’avion n’est pas tout à fait facile. Il y a eu des fois où je n’arrivais pas à respirer mais je me devais de respecter les règles sanitaires. Je n’avais pas d’autre choix. Et là, je me pose la question suivante : « Est-ce qu’on a été vraiment protégés avec les masques au cas où la distance d’un mètre entre les voyageurs était inexistante? ». Sincèrement, j’en doute. 

 Même avec le dé-confinement, je n’ai pas pu reprendre mon stage à la maison des réfugiés mais j’y allais souvent pour continuer à réaliser des entretiens avec les travailleurs de la structure. Après le contact avec mon directeur de mémoire, je vais rendre le projet final en septembre à travers visioconférence. De cette façon, je pourrai mieux développer et corriger mon mémoire.

La maison des réfugiés, malgré la situation difficile, reprend petit à petit les différentes activités et ateliers qui permettront aux participants de renforcer leur contact avec la structure. Pour eux, la maison reste un lieu familial et convivial, prenant aussi en considération tout le soutien des travailleurs de la maison envers eux pendant la période du confinement.

Et tout d’un coup, en entendant la prévention du personnel de l’avion, annonçant l’arrivée à l’aéroport d’Athènes, je me suis réveillée. Au moment de l’atterrissage, j’ai senti que la Grèce m’avait vraiment manqué. 

Pourtant, tout ce que Paris m’a appris et permis de vivre, fait partie de ma vie. Ce sont des choses que je garde et que je ne peux pas oublier. Des expériences enrichissantes mais aussi des moments difficiles. Chaque fois, j’ai essayé d’avoir une pensée positive malgré les obstacles.

Pendant le voyage, j’ai pris la photo suivante :

Vue de hublot de l’avion

Un coucher de soleil qui me rappele la vue par la fenêtre de mon appartement à Issy-les-Moulineaux. Un quartier qui m’a marqué pendant les deux ans de mon séjour à Paris. Je suis sûre, Paris va me manquer.

Mots clés : dé-confinement, coronavirus, retour, Grèce, Paris

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